ITW – Loïc Landre nous raconte son stage au Musée du Bonsaï

Loïc suit la formation de Jardinier mention Botanique chez Ifsa et Nature. Passionné par l’art du bonsaï depuis une visite au Musée du Bonsaï de Chatenay-Malabry (92), il a réussi à faire un stage dans ce lieu exceptionnel et a fait un rapport de stage très élaboré.

Il nous raconte son parcours et ses projets.

Bonjour Loïc, pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour, j’ai 28 ans et j’habite dans le Val-de-Marne. Pendant longtemps, je suis resté sans réelles passions, mais aujourd’hui, je suis fasciné par le monde végétal.

Quel a été votre parcours jusqu’à votre formation chez Ifsa et Nature ?

Ayant quitté le lycée en première, j’ai fait énormément de choses, beaucoup de boulots différents. Depuis sept ans, je suis brancardier. J’aime le milieu médical, mais depuis quelques temps je commence à me lasser de ce poste. J’avais donc l’envie de changer de secteur, mais je ne savais pas du tout vers quoi m’orienter.

C’est en visitant le Musée du Bonsaï de Rémy Samson, à Chatenay-Malabry, qui abrite une des plus belles collections de France, que j’ai découvert ces arbres miniatures. Cela m’a ouvert sur le monde des végétaux, et cet attrait s’est confirmé par des visites dans des parcs et des pépinières de ma région.

Vous avez eu un véritable coup de foudre pour les bonsaïs !

Loïc Landre

Quand j’ai visité le musée, j’ai été très impressionné et j’ai eu envie d’essayer de créer des bonsaïs. J’ai commencé par lire les livres de Rémy Samson et d’autres spécialistes pour en savoir plus sur la pratique et l’entretien du bonsaï.

Mon idée était de devenir un professionnel du bonsaï ! Mais je devais commencer par acquérir des connaissances botaniques, et c’est pourquoi j’ai décidé de suivre une formation spécifique.

Pourquoi le choix d'Ifsa et Nature ?

Je me suis renseigné sur les formations d’horticulteur ou de pépiniériste, mais ni les prix ni les contraintes de temps ne me convenaient. Par rapport à Ifsa et Nature, pouvoir suivre un rythme d’études adapté à mes disponibilités a été décisif, car je continue à travailler pendant ma formation !

Comme Loïc, vous souhaitez changer de métier et effectuer une reconversion ? Ifsa et Nature vous propose de nombreuses formations adaptées à vos envies et à votre profil. Découvrez également nos témoignages, que vous souhaitiez devenir fleuriste, dessinateur paysagiste ou animateur nature.

Comment vous êtes-vous organisé pour étudier ?

J’ai commencé par me faire un planning, un peu difficile à suivre avec mes horaires de travail décalés et changeants ! Je vais le réadapter et continuer tranquillement ma formation.

En novembre 2013, vous avez fait un stage au Musée du Bonsaï de Châtenay-Malabry, le lieu même où vous avez découvert les bonsaïs ?

Rémy Samson au Musée du Bonsaï de Châtenay-Malabry Rémy Samson au Musée du Bonsaï de Châtenay-Malabry

Oui, j’ai postulé pour un stage parce que c’est précisément là que cette passion est née chez moi. Et j’ai été très bien accueilli !

Ce musée est une pépinière qui se visite et où on peut acheter des arbres, sauf les arbres remarquables. Le milieu du bonsaï est assez récent en France. Rémy Samson et sa femme Isabelle sont des précurseurs, ils ont créé cet espace en 1979, après avoir découvert le bonsaï sur le stand japonais des Floralies en 1969.

Cette pépinière abrite une collection de bonsaï unique en France, constituée par Rémy Samson au cours de ses voyages au Japon, en Indonésie et en Chine. On peut y voir 2000 bonsaïs de collection de 350 espèces. Leur âge va de 6 ans à 300 ans !

Qu’est-ce qu’un bonsaï ?

« Bonsaï » est un terme japonais dérivé d’un mot chinois qui signifie « arbre en pot » et « Penjin » pour « paysage en pot ».

La culture des arbres en pot est née il y a 4000 ans en Egypte pour faciliter le transport des plantes. En Chine, elle a commencé à être réalisée dans un but esthétique il y a 2300 ans, avec la création de mini-jardins reconstituant la nature : arbres, rochers, etc.

La culture d’arbres uniques en pot est apparue au 2ème siècle de notre ère. Au 14ème siècle, le bonsaï a fait son apparition au Japon et de nouvelles règles sont apparues.

Comment créer un bonsaï ?

L’idée est de se rapprocher le plus possible d’un arbre à l’état naturel, mais en version miniaturisée. Cet état naturel doit aussi correspondre à des codes esthétiques précis, élaborés au fil des siècles et des différentes cultures qui se sont appropriées l’art du bonsaï.

En pratique, on part d’un arbre sans forme particulière et on commence à créer des vides en supprimant des branches pour créer un ensemble harmonieux. La miniaturisation vient de la contrainte du développement racinaire de l’arbre dans un espace réduit et des tailles répétées.

Il est important de rempoter régulièrement dans un pot de dimension légèrement supérieure en taillant les racines avant qu’elles ne forment un chignon. Il est possible de faire une mise en forme de l’arbre au moyen de ligature, qui consiste à enrouler le tronc et les branches d’un fil de cuivre ou d’aluminium et à obtenir la forme souhaitée par torsion. Le fil reste posé pendant une durée plus ou moins longue selon l’espèce travaillée.

Il faut noter que cette méthode n’est pas obligatoire et que certains se prononcent même radicalement contre ce type de traitement considéré comme trop brutal, la mise en forme se fait dans ce cas uniquement par la taille et éventuellement par le haubanage (fil tendu qui maintient l’arbre).

La règle, c’est de partir de la forme originelle de l’arbre, car c’est elle qui définit le style à donner au bonsaï. Comme me le disait Catherine Nesa qui m’a beaucoup appris pendant mon stage chez Rémy Samson : « L’arbre propose, moi je dispose. »

Vous avez fait un très bon rapport de stage qui résume parfaitement l’histoire et la pratique du bonsaï !

Merci ! J’ai eu envie de présenter le bonsaï d’un point de vue historique, expliquer d’où viennent les règles de cet art et quels sont les différents styles.

Dès le début du stage, les trois employés m’ont pris en charge : ils m’ont mis devant un petit arbre sans forme, qui ne possédait que peu de végétation en bout de branche, afin que je puisse m’exprimer par la ligature.

L’idée, c’est de rapprocher le feuillage et d’orienter la pousse. Pour cela, il faut tordre les branches en posant le fil de ligature au point de pliure des branches pour réveiller les bourgeons dormants.

J’ai aussi nettoyé et préparé les arbres pour l’hiver : suppression des feuilles brunes, des branches mortes, des chignons, de la mousse et des herbes envahissantes…

Vous avez vos propres bonsaïs ?

Je suis inscrit à un club de bonsaïs et je pratique à la maison. Je possède une dizaine d’arbres, qui ne méritent pas encore le titre de bonsaïs car il y a encore beaucoup de travail, de soins et de patience à leur apporter !

Au départ, j’ai fait des erreurs dues à ma précipitation. J’avais un Juniperus Squamata que j’adorais : je l’ai taillé, ligaturé, rempoté… Il n’a pas survécu ! On apprend de ses erreurs : l’art du bonsaï est celui de la patience et de la minutie.

Maintenant j’accorde beaucoup de temps à mes arbres, me contentant de les cultiver, de faire attention à l’arrosage et l’apport de nutriments. Je vais les laisser pousser tranquillement même si la forme n’est pas convenable et je les taillerais en temps voulu.

Mon arbre préféré est un Ginkgo biloba et j’apporte une attention toute particulière à un Pinus strobus ‘Tiny Curl’, qui se porte à merveille ainsi qu’à d’autres sujets en moins bonne santé, que je tente tant bien que mal de revigorer.

Vous avez des adresses ou des sites internet pour les élèves qui voudraient en savoir plus ?

Pour ce qui est du Musée du Bonsaï de Chatenay-Malabry, malheureusement il n’existe plus car Rémy Samson vient de prendre sa retraite. Le conseil départemental des Hauts-de-Seine lui a acheté une soixantaine de pièces, des bonsaïs intérieur qui seront exposées au palmarium des Jardins Albert Kahn à Boulogne (92) et des bonsaïs d’extérieur à l’arboretum de la Vallée aux Loups, à Chatenay-Malabry (94).

La Pépinière de Chine de Carrières sur Seine, propose des bonsaïs d’assez bonne qualité pour des prix intéressants, d’autres magasins spécialisés dans la vente de bonsaï et de matériels se font connaitre, comme la Poterie du Monde à Beauzac (43).

Sur internet, je conseille « Parlons bonsaï ». On y retrouve pleins d’infos ainsi qu’un forum où on peut échanger avec d’autres passionnés. Je recommande aussi « Esprits de Goshin ». Il existe d’autres sites très intéressants sur le sujet, mais j’invite surtout à lire des livres et des revues comme ceux de Michel Sacal, François Jeker et bien sûr Rémy Sanson.

Enfin, il est possible de trouver plusieurs vidéos de cours et de conférences sur internet qui traite du bonsaï comme celles de Thierry Font, Michel Sacal et Patrice Bongrand. Ce dernier a présenté des vidéos qui s’appellent « La Voie Naturelle », qui propose une autre approche de l’art du bonsaï en commençant par observer l’arbre dans sa situation naturelle.

Quels sont vos projets aujourd’hui ?

Je vais continuer à m’occuper de bonsaïs à titre personnel. Puis, quand j’aurais fini la formation, je prendrai une disponibilité à mon travail pour faire une formation d’un an ou deux en pépinière.

Mon projet, c’est de créer une pépinière. J’ai dans l’idée de me spécialiser dans les plantes comestibles mais ce projet n’est pas arrêté.

Vous avez un message pour les élèves qui voudraient se lancer dans l’art du bonsaï ?

Je dirais avant tout qu’il faut faire preuve d’une extrême patience, je crois que tous les novices du bonsaï se font piéger par l’envie de se procurer plusieurs arbres d’un coup et de les travailler sans relâche afin d’avoir des arbres aboutis en un temps record. Cette idée mène droit à l’échec et à la mort de l’arbre.

Avant tout, il faut énormément se documenter. Rencontrer des professionnels est ce qu’il y a de plus bénéfique. Ensuite, contentez-vous de cultiver un seul arbre et apprenez à le connaître : quels sont ses besoins en eau et en soleil ? Où se situe sa force et sa faiblesse ? Comment va-t-il réagir aux différents travaux que vous lui ferez subir ? Et enfin, que vous dit votre arbre ? C’est en l’écoutant qu’il sera le plus à même de vous dévoiler sa force et sa beauté.

Personnellement, je n’en suis toujours qu’à cette phase de connaissance et j’ai encore beaucoup de temps à passer à les écouter avant de leur faire à nouveau subir quoi que ce soit.

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