Anciennement secrétaire médicale, Betty voulait se reconvertir et devenir fleuriste. Après avoir suivi la formation de fleuriste – artiste floral chez Ifsa et Nature elle a ouvert sa boutique de fleurs en 2015. Elle vous raconte son parcours !

Anciennement secrétaire médicale, Betty voulait se reconvertir et devenir fleuriste. Après avoir suivi la formation de fleuriste – artiste floral chez Ifsa et Nature elle a ouvert sa boutique de fleurs en 2015. Elle vous raconte son parcours !
En 2011, j’ai du m’arrêter quelques temps pour me faire opérer du canal carpien à chaque main, ce qui est considéré comme une maladie professionnelle. Cette période d’inactivité m’a permis de faire le point et j’ai réfléchi à un changement d’orientation.
J’ai toujours aimé les fleurs, le jardinage, la botanique, chercher les noms des plantes sur internet ou dans les livres, voir à quoi elles ressemblent… Mais je n’avais jamais pensé en faire mon métier !
Oui, sauf qu’à cause de mon problème aux mains, j’avais peur de ne pas pouvoir devenir fleuriste. En fait, c’est tout le contraire ! Plus on travaille avec les mains, plus c’est bénéfique.
J’ai eu un suivi médical pour la rééducation manuelle. Quand je suis revenue à mon travail, mon poste n’avait pas été réadapté. À ma demande, j’ai pu bénéficier d’un Congé Individuel de Formation (CIF), qui permet de se former à un autre métier sur une durée assez longue.
Je me suis alors inscrite à l’Institut de Genech, qui est assez réputé dans ma région, pour me préparer à l’examen du CAP en candidat individuel. J’ai eu l’examen en juin 2013 et j’ai quitté mon travail dans la foulée.
Essentiellement pour les cours d’ikébana ! Quand j’ai eu mon CAP en poche, j’ai eu envie d’ajouter l’art floral japonais à mon cursus, par plaisir et pour pouvoir par la suite donner des cours d’initiation. J’ai aussi fait une journée de stage en ikebana. Il est difficile de trouver des cours d’ikebana, alors que les gens adorent, ça les surprend !
L’ikebana me plait par sa recherche d’équilibre mais aussi son côté rustique, on peut utiliser des choses trouvées dans la nature, des branchages d’extérieur, des fleurs du jardin…
Il a fallu me ménager des moments consacrés à la formation, suivre un planning, car j’élève seule deux filles adolescentes ! D’ailleurs elles m’ont beaucoup soutenue, et j’ai la chance d’être très entourée et d’avoir reçu des encouragements dans mon projet de reconversion, même si à l’inverse on m’a parfois dissuadée de me lancer…
Oui, c’est très pratique ! Ça permet de savoir si votre devoir est corrigé ou pas, de voir des photos, des vidéos d’art floral, des témoignages…
Durant le stage que j’ai fait pendant ma formation à l’examen du CAP, ma maître de stage m’a fait confiance et j’ai géré la boutique seule quelques temps. Comme j’étais en stage chez elle depuis un moment, je savais déjà le nombre de fleurs qu’elle achetait par semaine, le style de compositions qu’elle proposait, etc.
Et puis j’ai un bon contact, j’aime échanger. Dans mon ancien métier de secrétaire médicale, je rencontrais des clients toute la journée !
Cette expérience m’a convaincue de deux choses : d’abord que j’étais capable de gérer une boutique de fleurs, ensuite que je ne voulais pas redevenir salariée.
Quand on entre dans cette démarche, on vous forme, il y a des stages à faire, ce qui est très bien. Mais c’est quand même à vous de taper aux portes… voire de taper du poing sur la table ! Il faut être motivé et sûr de ce qu’on veut, c’est un peu le parcours du combattant. Mais ça en vaut largement la peine !
Entre le prêt par la banque, les démarches pour les aides à la création d’entreprise, le prévisionnel, l’étude de marché, la recherche du local… cela m’a pris 9 mois. D’ailleurs cette boutique, c’est un peu mon bébé, le petit dernier de la famille !
Je ne voulais pas reprendre une boutique, mon souhait était de créer un espace personnalisé, qui me ressemble. J’ai trouvé un local, à 10 mn de chez moi, tout beau tout neuf ! Ça s’est fait à échelle humaine, les propriétaires sont des gens de ma ville, que je connais bien maintenant.
Nous sommes trois nouveaux commerces côte à côte, un salon d’esthétique, une boutique de prêt-à-porter et mon magasin de fleurs. Ça redynamise le quartier. Et puis, l’esthéticienne et moi, on se regroupe pour les mariages !
Je voulais un nom original qui me porte chance dans mon changement de métier, qui est un changement de vie total !
Cet espace est à mon image, dans les couleurs gris et mauve, « girly » m’a dit un ami. Tout est ouvert, on voit mon atelier, on me voit faire des bouquets. J’ai installé deux fauteuils dans un coin, c’est chaleureux et pratique pour les clients qui ont besoin de temps, par exemple pour décider de la décoration florale d’un mariage. Dans ma boutique, on a un peu l’impression d’être dans son salon !
Un ami m’a créé un super logo, j’ai aussi ouvert une page Facebook et la décoration de mon enseigne est en cours…
On ne peut pas décevoir les gens ! On se pose des questions : est-ce qu’ils vont aimer ? Il faut être assidu, c’est une grosse pression, beaucoup d’heures de travail. Mais la qualité de vie que cela procure est incroyable ! On fait les choses pour soi et on sait pourquoi on les fait. C’est excitant, c’est grisant !
J’ai fait l’inauguration de ma boutique le 24 janvier 2015. J’ai invité ma famille, mes amis, des collègues, des commerçants de la ville, mes premiers clients, l’adjointe au maire est passée… C’était très convivial, j’avais pas mal de compositions très sympas et les gens ont acheté !
Les clients aiment bien les créations florales, à base de fleurs fraîches. Je m’adapte à la demande, qui est assez classique. Ce qui ne m’empêche pas de proposer des choses originales, qui ont du succès. Pour Noël, j’ai fait des compositions florales dans des plats à cake. Quand les fleurs sont fanées, on garde le plat. Ça a beaucoup plu !
J’ai aussi créé des books de compositions, avec des fourchettes de prix. Ça permet au client d’avoir plus de choix, au-delà de ce qui est présenté en boutique, et pour moi ça fait moins de stock, donc moins de perte. Et en plus le client peut cibler un prix qui lui convient. Le petits prix sont appréciés, alors à moi de faire des choses simples et belles !
Ce week-end, je fais la vitrine de la St Valentin ! Sinon la mairie m’a demandé de faire des réalisations pour les prochaines fêtes municipales : armistice, fête des mères, etc.
En un mot, je m’éclate ! J’adore ce que je fais, je pars travailler avec un énorme sourire, même si je suis fatiguée. Être dans les fleurs toute la journée, c’est quand même sympathique !
À 40 ans, on est plus mature, on réfléchit. J’ai eu envie de faire ce qui me plaît dans la deuxième partie de vie. Ça montre aussi à mes filles que, dans la vie, on doit se battre quand on veut quelque chose ! Que ça marche ou pas, je n’aurais aucun regret, au moins je l’aurais fait !
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